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n°23
Avant propos
Du fait de l’ancienneté et de la force des liens qui unissent l’Université de Bourgogne et l’Université de Saint-Jacques de Compostelle, il est naturel que le Centre d’Etudes et de Recherches Hispaniques du XXème Siècle ait été le premier en France à consacrer tout un colloque à l’étude des manifestations de l’identité galicienne dans les différents domaines de l’écriture (poésie, roman, théâtre) et de l’image (peinture, B D, cinéma, télévision). Notre objectif était à la fois modeste, puisque dénué de toute prétention d’exhaustivité, et ambitieux, car l’on sait qu’il est toujours malaisé d’essayer de repérer et d’analyser l’identité culturelle d’une communauté.
Dans le cas de la Galice, il s’agissait peut-être même d’une gageure, les Galiciens ayant la réputation d’être particulièrement difficiles à saisir ou à définir. L’une des rares choses que l’on puisse affirmer est que l’un des traits généralement reconnu de leur caractère, est un humour souvent déroutant qui peut être vu comme un mécanisme de défense et d’occultation. La définition paradoxale de Manuel Rivas que cite notre collègue Françoise Heitz dans son étude sur l’adaptation cinématographique d’un roman de Wenceslao Fernández Flores : « Los gallegos somos como nos ven los demás y al contrario » en fournit une excellente illustration.
Certains ont établi un rapprochement entre cette ambiguïté érigée en système et le brouillard dans lequel baigne souvent ce « Finisterre » projeté dans l’océan Atlantique et isolé de son arrière-pays par un relief difficile. Le brouillard en effet estompe les lignes et fait écran, il enveloppe et dissimule. Il protège aussi. Empêché de participer à notre colloque, précisément pour cause de brouillard intense qui interdisait, le 18 novembre 2005, tout décollage des avions, Miguelanxo Prado a eu l’amabilité de nous communiquer le texte de l’intervention qu’il avait prévue. L’on y voit qu’après avoir réfléchi sur l’influence dans son œuvre de sa « galleguidad », de son identité galicienne, il conclut prudemment que certains la retrouvent dans la saveur mélancolique de ses récits les plus sérieux et dans l’humour de ceux qui le sont moins, ajoutant qu’il ne se hasarderait pas à les contredire.
Ce témoignage et cette tentative d’introspection de l’un des plus talentueux dessinateurs contemporains nous sont précieux. Nous ne pouvons qu’espérer que les autres analyses réunies dans ce volume permettront au lecteur d’avoir une idée plus précise de l’identité galicienne.
Emmanuel LARRAZ
Sommaire:
Miguelanxo PRADO : Botellas al mar
Guy ABEL : De Miguel Angel à Miguelanxo : réflexions sur l’itinéraire de Prado, dessinateur et illustrateur galicien
Emmanuel Larraz : Les images de la Galice dans les documentaires de Lorenzo Soler Françoise Heitz : El bosque animado de José Luis Cuerda : une “ histoire millénaire ” ?
Eliseo TRENC : El cartel en Galicia en los años 20, una imagen de una sociedad entre tradición y modernidad
Ángel Luis HUESO MONTÓN : “Continental producciones”: un modelo de la consolidación industrial del audiovisual gallego
Christelle COLIN : Stratégies mémorielles et identité dans le cinéma galicien actuel (1989-2005) 97
Antonio DomÍnguez Leiva : Galicia caníbal: la barbarie galaica de Quotidianía delirante a “A lingua das bolboretas”
Xosé NOGUEIRA : El papel de la Televisión de Galicia (TVG) en la configuración del panorama audiovisual gallego a lo largo de las dos últimas décadas
Manuel BRAGADO RodrÍguez : La edición en Galicia: estado de la cuestión
Manuel VÁZQUEZ SOLA : La prensa regional, el caso de Galicia
Jean-François BOTREL, Philippe CASTELLANO, Roselyne Mogin-Martin, Christine Rivalan GuÉgo : La Gran Enciclopedia Gallega (1972-1991) : une entreprise d’affirmation identitaire ?
Caroline DOMINGUES : Quand le paysage se mêle d’identité
Estefanía SALDÍAS LARRAMENDI : La invención de las literaturas regionales en España y/o la conciencia de espacios literarios autonómicos
José Manuel GonzÁlez HerrÁn : Emilia Pardo Bazán y Santiago de Compostela
Anne CHARLON : Brétema et la Galice remémorée ou inventée de Marina Mayoral
Benoît MITAINE : Suso de Toro : maître horloger des lettres galiciennes (au sujet de Tic-Tac)
Álvaro MONTOYA RODRÍGUEZ : Galván en Saor Búsqueda de la Bretaña Ibérica 311
Marie-Madeleine GLADIEU : Folklore et identité : l’autre pays celte, la Bretagne d’Álvaro Cunqueiro, dans Las crónicas del sochantre
Marta ÁLVAREZ RODRÍGUEZ : Álvaro Cunqueiro y Gonzalo Torrente Ballester: una amistad gallega y literaria
Antonio J. GIL GonzÁlez : Tres novelas en busca de autor: Nacimiento, madurez y muerte del sujeto narrativo cunqueiriano en Las mocedades de Ulises, Un hombre que se parecía a Orestes y El año del cometa
Laurent MARTI : Gonzalo Torrente Ballester, un galicien universel
Emilie GUYARD : Ecriture et réécriture de la Galice : “La Cruz de Hierro” de Gonzalo Torrente Ballester 391
Ana MARÍA PLATAS : Galicia en la obra de Camilo José Cela
Evelyne RICCI : Le théâtre de Rafael Dieste ou l’identité mise en scène
Agustín DELGADO : La poesía gallega en la revista Claraboya
Jocelyne AUBÉ-BOURLIGUEUX : D’une poésie de “ Follas Novas ” de Rosalía de Castro à un poème de la Juvenilia de F. G. Lorca : ou quand la voix poématique andalouse se fait l’écho complice élégiaque de la douleur créatrice galicienne
Marie-Claire zimmermann : Sur la poésie d’une Galicienne qui écrit en espagnol De una niña de provincias que se vino a vivir en un Chagall de Blanca Andreu (1981)
Carmen Becerra SuÁrez : El mito de Don Juan en la cultura y la literatura gallega
Euloxio R. RUIBAL : Valle-Inclán y el teatro gallego actual (1973-2000)
Eliane et Jean-Marie LAVAUD : La Galice, patrimoine culturel de Valle-Inclán